Le radon est un gaz naturel radioactif ubiquitaire, c’est-à-dire qu’il est présent partout sur la terre. A partir des sols, il est exfiltré dans les eaux et les airs. Il a la particularité de se concentrer dans les endroits confinés clos comme les habitations, les bâtiments fermés et les galeries souterraines. Cet élément incolore et inodore a une faible concentration dans l’air extérieur et n’y représente pas un danger pour la santé. En revanche, dans les environnements confinés, sa concentration peut être très élevée et il devient alors un discret et sérieux danger pour la santé.

Le radon émet des rayonnements ionisants et est reconnu depuis plus de trente ans comme un agent cancérigène certain. Il serait responsable de plus de 13% des cancers du poumon, ce qui le place comme deuxième cause de ces tumeurs après le tabac. L’impact du radon sur la santé dépend évidemment des types de bâtiments, des habitudes de vie des populations, ainsi que des conditions de travail. Ainsi, les bâtiments en contact direct avec le sol, peu aérés et qui ne disposent pas de mesure d’isolement du radon sont celles qui concentrent le plus ce gaz. Le temps passé à l’intérieur des bâtiments, à la maison ou au travail constitue également un facteur déterminant l’exposition au radon.

Au Burkina Faso, nos constructions modernes, surtout en ville, présentent des ouvertures vitrées, ce qui favorise le confinement et expose au radon. Les travailleurs miniers, principalement dans la mine artisanale, travaillant dans des galeries souterraines peu aérés, constituent une population exposée. L’aération et la ventilation des lieux de vie, de travail et des habitations constituent des moyens simples et accessibles aux populations pour réduire leur exposition à la radioactivité naturelle, mais aussi à d’autres polluants et microorganismes dangereux pour la santé. Ces mesures devraient faire partie des axes de sensibilisation à prendre en compte par les ministères en charge de l’environnement et de la santé, notamment à travers la stratégie nationale de radioprotection et de sureté nucléaire et dans le cadre du plan stratégique de lutte contre le cancer.

Par Dr Amadou Ouedraogo